J’ai déjà écrit plusieurs billets consacrés à l’investissement personnel que l’on doit mettre dans son travail, que ce soit parce que les problèmes sont similaires malgré les différences d’échelle, ou parce qu’il y a toujours quelque chose à apprendre en entreprise, qu’il ne faut pas se sous-estimer, ou encore parce qu’il faut rester honnête en toute circonstance.
Comme je l’ai dit par le passé, il faut toujours chercher à progresser ; se mettre à la place des autres ; pensez aux choses auxquelles ils n’ont pas le temps de penser ; faire les choses qu’on est censé faire, pour leur éviter d’y penser à notre place ; apprendre de ses erreurs et ne pas y chercher d’excuse.
Je voudrais juste nuancer mon propos en disant qu‘il y a une limite à ce qu’on peut imposer aux autres.
Au sein d’une équipe
Cette limite est facile à atteindre quand on est « en bas » d’une hiérarchie, et qu’on tente d’imposer des solutions à ses supérieurs ou à l’ensemble du groupe. Le manque d’autorité empêche bien souvent de faire prendre aux autres le temps d’écoute et d’analyse nécessaire.
Mais cela peut aussi concerner des requêtes « top-down », qui peuvent être mal perçues car elles chamboulent les (mauvaises ou bonnes) habitudes.
Forcer les choses est la pire des démarches. Cela ne peut aboutir que sur des levées de boucliers.
Il vaut mieux adopter la technique du « courage, fuyons ! » :
- Soumettre une idée personnelle au sein d’un ensemble de mesures plus consensuelles. Les esprits sont plus ouverts aux idées neuves s’ils sont placés dans des conditions non conflictuelles.
- Faire la preuve par l’exemple. Si vous tentez de mettre en place de nouvelles méthodes de travail, testez-les avec un nombre réduit de personnes qui sont de bonne volonté. Si les choses fonctionnent visiblement bien, vous pourrez convaincre plus facilement les autres de vous rejoindre (et non pas de s’y soumettre).
Avec des interlocuteurs externes
Parfois, il faut travailler avec des intervenants externes, qui n’acceptent pas de passer par les méthodes habituelles que vous avez définies. Cela peut être un prestataire qui continue à vouloir échanger des emails alors qu’un extranet lui permettrait de travailler sans déranger votre personnel continuellement. Ou un client qui persiste à ne pas remplir ses obligations contractuelles, tout en vous rappelant les vôtres.
Dans ces cas-là, la démarche la plus simple est souvent la meilleure : Expliquez cordialement, mais fermement, à votre interlocuteur qu’il doit suivre le cheminement prévu, et que sinon vous cesserez de travailler avec lui.
On hésite souvent à le faire, car on a peur de perdre un bon client/prestataire/partenaire. Mais si vous comptez le temps que vous perdez à gérer cet interlocuteur, et que vous le consacrez à trouver plusieurs autres clients/prestataires/partenaires de bonne volonté, vous verrez que vous êtes gagnant.
Parfois partir c’est mieux
De la même manière qu’il ne faut pas hésiter à élaguer les interlocuteurs externes qui posent problème, il faut savoir détecter les situations de blocage interne.
Si les personnes importantes de votre entreprise ne travaillent pas de manière professionnelle, il faut savoir qu’elles ne changeront pas. Êtes-vous prêt à vivre avec ?
J’ai une question !
Comment fait-on pour dire à son supérieur hiérarchique et patron (petite structure) qu’il ne travaille pas de façon professionnelle ?
Car bien sur cette personne est le genre de personne qui m’apprend mon métier en 5 minutes en me lisant à voix haute un cahier des charges qu’elle ne comprendrait pas moins si il était rédigé en bantoo.
Et peut-être me trompe-je sur son compte !
Je ne peux pas dire grand-chose de plus que les conseils déjà écrits dans l’article.
Sauf une chose : Un patron de PME subit la pression des problèmes financiers (réels ou hypothétiques) qui peuvent amener à faire de mauvais choix quand ils sont faits dans la précipitation. Prendre le temps d’expliquer la meilleure de travailler se fera plus facilement si on explique en quoi cela va augmenter la productivité, la rentabilité ou la qualité. Tout autre argument risque de faire l’effet d’un coup d’épée dans l’eau (ce qui s’explique vu que le but d’une entreprise est de générer de l’argent, et que donc tout doit y conduire sous une forme ou une autre).