Il y a quelques temps, j’avais écrit un article sur le nommage des projets et des entreprises. Notamment, concernant les noms de code qui sont donnés aux projets, je disais qu’il faut prendre certaines précautions.
Aujourd’hui, j’ai reçu un email de compte-rendu, provenant d’un chef de projet de la grosse entreprise qui a racheté ma boîte l’année dernière. Si on m’envoie ce compte-rendu, c’est que le projet a forcément un rapport avec la filiale dont je fais partie.
Et pourtant, dans cet email, je peux lire des choses sur un projet nommé « Fantomas ».
Exemples :
- “GO aussi pour Fantomas”
- “Fantomas : Prévoir de revoir l’ergonomie au plus tôt”
Le problème, c’est que je n’ai aucune p*%@!n d’idée de ce que c’est, ce projet Fantomas. On a sûrement un autre nom de notre côté, certainement plus descriptif et plus long, genre « Moteur de recherche dynamique » ou « Refonte inscription ». Moins funky, mais tellement plus évident.
Tout ça pour dire que ce genre de situation est ridicule. C’est une perte de temps et d’énergie incroyable.
Faites ce que vous voulez sur vos projets personnels et vos machines privées. Mais il faut arrêter les conneries au boulot.
Il fallait écrire ce billet dans le contenu du mail pour le chef de projet :p
BWAAHAHAAHHAAAA…
Si tu savais mon pauvre…
Je travaille actuellement avec un constructeur automobile français que je ne nommerais pas et les noms de leur projet sont plus que funky, puisqu’il s’agit d’acronymes conçus explicitement pour vouloir dire quelque chose en français, genre (exemple fictif mais proche de la vérité), le projet CAMARO est le Centre Automatisé de Management des Automibiles Reprise en Occasion.
C’est très pratique pour communiquer, parce que bien évidemment, la pierre de rosette adéquate n’est pas fournie, comme tu le dis si bien dans ton billet.
Et c’est pareil pour tout ce qui touche à la technologie pure, puisque les terminologies standards sont renommés, histoire que tout le monde soit bien certain de ne pas se comprendre.
Il paraît que ça s’appelle de la culture d’entreprise.
Je dis que c’est de la connerie en bâton de 15 tonnes.
@mageekguy : Ah ouais, le projet CAMARO, pour un constructeur de bagnoles, c’est savoureux ! 😉
Mon préféré c’est quand tout le monde parle du projet « FooBar » depuis le 1er jour et qu’un beau matin le commercial commence à parler du projet « Dawa ».
Tout le monde commence à stresser « c’est un nouveau projet ? » « merde j’ai raté les réunions sur ce projet ?? » « WTF!? »
Et la on apprends qu’en fait, il trouvait que « FooBar » était pas « classe » du coup lui il a toujours parlé de « Dawa » a tel point que la direction l’a adopté… -_-‘
@Paul : Elle est bien bonne, celle-là !
J’ai développé un projet au nom de DTC, que j’ai dû présenter devant quelques dizaine de personnes
@Guillaume : Mmh, tu devais te sentir vachement à l’aise à chaque fois que tu citais le nom du projet… C’est toi qui avait choisi le nom ?
Non pas choisi, proposé par mes chefs, et je dois avouer que j’avais trouvé ça assez drôle à l’époque. Mais moins par la suite car c’était difficile de présenter le projet en étant pris au sérieux. DTC signifie Data Template Controller.
@Guillaume : C’est bien l’objet de mon billet. Les noms qui semblent rigolos sur le moment peuvent poser de gros soucis par la suite (de compréhension ou de communication). Concernant ton acronyme, tu es certain que c’est fortuit ? J’ai trop souvent vu des gens − moi le premier dans ma jeunesse − qui cherchaient à tout prix à trouver des mots qui collent avec l’acronyme qu’ils avaient choisis…
Oui c’était le cas effectivement
Je vois un seul intérêt à donner un nom de code à un projet, c’est comme une technique de motivation. Je pense que c’est plus amusant, motivant de travailler sur « Yellow Submarine » que sur « projet de cache de second niveau ».
Mais cela doit rester interne à une équipe.
Oui, sauf que le problème c’est que ça ne reste jamais interne à l’équipe. On finit toujours par avoir un bout de code « marqué » qui suinte dans un email ou dans une documentation. Et quand ça arrive jusqu’à un décideur, un partenaire ou un client, bonjour l’image de professionnalisme.
Ah, je viens de recevoir un nouveau compte-rendu de réunion, toujours aussi cabalistique. Mais surtout, le plus marrant est de recevoir un erratum le lendemain, qui parle d’un tout nouveau projet. Son nom : X-Files !
Où sont Mulder et Scully ? Sérieusement, c’est comme Fantomas, je n’ai pas le moindre début d’une ombre d’un quart d’indice de ce que peut être ce projet…
Décidément tu les enchaînes 🙂
Mon pauvre ami, vous n’avez jamais travaillé pour le groupe La Poste… Ceux qui connaissent les noms de projet en interne me comprendront… les acronymes des services sont du même ordre…