Comme je l’ai déjà expliqué, j’ai mis en place une organisation spéciale dans mon entreprise : dérivée de la méthode agile Scrum, elle repose sur des cycles mensuels de développements, comprenant 2 (ou 3) sprints d’une semaine de développement, un sprint de « stabilisation » (tests, débugs, refactorings, écriture de tests), et un sprint de mise en production (mise en pré-production, validation, débugs éventuels, mise en prod, recette).
La semaine dernière était donc la semaine de MEP du mois d’avril. Jusqu’ici, on terminait chaque itération en faisant une analyse rapide des problèmes rencontrés. Mais cette fois-ci, j’ai pris le temps d’organiser une vraie réunion avec toute l’équipe.
Faire simplement un tour de table, en demandant à chacun de dire ce qu’il a apprécié ou regretté durant le mois, aurait pu ne pas être efficace. Certains n’auraient pas osé parler, et d’autres auraient peut-être lancé des sujets polémiques.
Pour introduire les choses, j’ai donc démarré la réunion sous forme de niko-niko. J’ai distribué des petits post-it sur lesquels j’avais dessiné des visages. Chaque personne avait en main 5 visages, du plus souriant au plus grimaçant, mais ne pouvait en utiliser qu’un pour exprimer son niveau de satisfaction par rapport au déroulement du mois.
Le choix des visages s’est fait anonymement, et j’ai fait le décompte sur un tableau blanc. Ainsi tout le monde avait une vision du ressenti global de l’équipe.
Ensuite, nous avons fait un tour de table, chacun expliquant le choix qu’il avait fait.
Ce fut vraiment intéressant. Nous avons pu identifier certaines différences d’interprétation, des problèmes de communication, ou encore des éclaircissements à fournir sur les priorités. Le but n’était pas de lancer des réflexions sur comment résoudre les problèmes ou comment améliorer les process, mais juste de lister ce qu’on pouvait améliorer.
À notre charge maintenant d’organiser les réunions nécessaires pour avancer sur les points qui ont été soulevés.
Je sais qu’habituellement le niko-niko est un exercice plus fréquent. Soit tous les jours, soit à la fin de chaque sprint. J’ai préféré une approche mensuelle, mais cela changera peut-être au fil du temps. Là j’ai utilisé le niveau de contentement des uns et de autres comme introduction, comme support à la discussion qui a suivi.
D’ailleurs, la discussion a été enrichissante parce que nous avions une vision sur l’ensemble du mois. Nous avons pu réfléchir à l’amélioration de nos méthodes de travail dans leur ensemble, pas simplement à tel ou tel point de détail ponctuel.
Je ne dis pas qu’il n’y a aucun intérêt à « prendre le pouls » de l’équipe au jour le jour. Je dis juste qu’il faut faire les choses dans l’ordre ; dégrossir avant d’affiner.
Ce qui est certain, c’est que nous allons renouveler l’expérience tous les mois désormais.
Décidément, faut que je me méfie lorsque je consulte mes flux rss… je tombe sur des billets originaux et intéressantisqui me retardent dans le programme initial de ma journée 🙂
Ce principe du Niko-niko me rappelle un jeu que j’utilisais lorsque j’étais animateur de groupes d’enfants. Lorsque le groupe ne se connait pas, chacun à tendance à rester timidement enfermé au fond de sa chaise. L’objectif du jeu dont je parle est alors d’initier en douceur la rencontre entre les membres du groupe en évitant cependant d’étre intrusif. La règle est trés simple :
L’animateur pose une question en utilisant un simple mot. Les joueurs doivent alors répondre en silence en se déplaçant d’un côté de la pièce si ils aiment et de l’autre côté si ils n’aiment pas.
On assiste alors à un brassage des personnes qui se croisent physiquement et commence à s’échanger des regards et des sourires. L’animateur un peu malicieux peut aussi choisir de lancer des mots consensuels pour obtenir une unanimité (positive ou négative). Oui, c’est un peu un jeu pour apprendre à devenir candidat à la présidentielle (surtout si on choisis des mots comme « burka », « hallal »,…)
Bref, je ne sais pas si çà peut s’appliquer dans le contexte d’une équipe d’informaticiens mais c’est un jeu trés simple qui peut servir pour des stages par exemple.
Bonne journée.
Samuel
🙂
Je ne connais pas ce jeux, mais effectivement, ça doit être sympa avec des enfants.
Bon, avec des informaticiens, je suis pas persuadé que ça fonctionne super bien…
Bonjour,
je suis geek aussi et devenu CTO aussi.
Mes équipes sont aussi organisées en Scrum.
A chaque fin d’itération on fait une rétrospective du sprint. C’est assez similaire à ce que tu décris.
1h de meeting organisé en 4 parties :
– on dresse le bilan de la dernière rétrospective : les objectifs ont ils été atteints
– on fait un tour de table pour que chacun indique les points positifs et négatifs sur le déroulement du process pendant l’itération
– on analyse chacun des points négatifs pour comprendre qu’elles en sont les sources
– on vote pour les 3 points négatifs que l’on souhaite résoudre et on établit une stratégie et on désigne un responsable de la résolution pour chaque probleme.
Apres 3 ans de rétrospective, on arrive globalement à de bons résultats. La plupart des points sont résolus d’une itération sur l’autre. Certains sont plus complexes (comme le recrutement d’une ressource).
Dans la pratique les points négatifs peuvent etre a peu pret tout :
– manque de serveur de test,
– matériel trop vetuste
– manque de QA
– manque de specs
– manque de réactivité du client
– difficultés avec l’outil de versionning
– locaux trop froids ou trop chauds (qui nuisent à la productivité)
…
l’important est que c’est l’équipe qui dresse le bilan, analyse et trouve des solutions.
Dernière chose. On note les points à améliorer et on les affiche à coté des users stories, sur le scrum board. De cette manière on l’a sous les yeux à chaque stand up.
bonne soirée.
j’oubliais… cette méthode n’est pas de moi. Je l’ai reprise d’un formateur Scrum.
@Sébastien : Merci pour ce retour d’expérience. C’est très intéressant.