Je vais le marteler une nouvelle fois : les listes sont la base de toute organisation, qu’elle soit personnelle ou d’équipe.
L’une des erreurs qu’on voit le plus souvent, que ce soit que les juniors que chez les gens désorganisés, est de faire confiance à sa mémoire.
Par exemple, un jeune développeur qui ne prend pas de notes. On lui donne 3 choses à faire pour la journée, et il revient le soir tout fier de lui. Malheureusement, il en a oublié une en cours de route.
Ou encore, un graphiste qui doit corriger une création, sans utiliser une buglist. Évidemment, il faut alors plusieurs itérations pour lui rappeler les petits détails qui lui ont déjà été remontés.
J’ai même vu une DRH qui n’avait établi aucune procédure, pensant avoir tout bien en tête. Régulièrement, il fallait lui rappeler qu’on était en attente d’un justificatif qu’elle n’avait pas préparé.
Le fondement de cette erreur, c’est qu’au moment où on reçoit une information, notre attention se focalise dessus. Elle remplit toutes nos « cases mémoire ». On a naturellement l’impression qu’à tout moment cette donnée sera disponible dans un coin de notre tête.
Malheureusement, il faut composer avec 2 choses :
- Chaque nouvelle information pousse les précédentes vers la sortie.
- Les informations se périment en mémoire avec le temps, et toujours plus vite qu’on ne le croit.
La conjonction de ces deux facteurs fait qu’il est difficile de se souvenir de plusieurs choses bénignes (qui ne sont pas d’une importance marquante) plus de quelques heures d’affilée.
Dans certaines disciplines, comme en ergonomie ou en présentation, on considère habituellement qu’il ne faut pas présenter plus de 7 éléments à la fois. C’est la limite au-delà de laquelle le cerveau humain ne peut pas tout retenir instantanément. Une liste comportant plus de 7 choix demandera plusieurs lectures successives avant qu’une personne puisse s’en faire une représentation mentale.
Sachant cela, combien de ces 7 éléments vont s’envoler de votre mémoire avant la fin de la journée ?
La solution pour remédier à ce problème, c’est de noter toutes les informations qu’on ne peut pas traiter dans la seconde, et qui nécessitent une action. Ce ne sont pas les moyens qui manquent : dans un cahier, un outil de gestion de projet, une buglist, une feuille de papier volante, un wiki, etc.
C’est simple, c’est facile. Pas d’excuse.
La difficulté ne vient pas de noter toutes les informations, beaucoup le font (et chacun a sa technique 😉 ), mais c’est l’organisation de toutes ces notes qui pose problème à beaucoup de personnes… Un outil todolist me parait indispensable, mais là aussi il semble que les gens voyent cela comme une contrainte plutot qu’une aide, car ils sont obligés d’introduire un outil externe dans leur gestion des informations, avec des regles à suivre, etc…. Et difficile de trouver un outil qui correspond à la logique de chacun… Du coup le papier ou les outils rudimentaires Excel continuent d’être majoritairement utilisés…
Mmh… J’ai déjà parlé des listes, et le sujet de l’organisation personnelle est loin d’être clos. 😉
Mais ce que je voulais pointer ici, c’est vraiment qu’un grand nombre de personnes ne notent rien, font confiance à leur mémoire, et finissent par oublier. Ça en devient presque amusant tellement c’est systématique.
La plupart des problèmes d’organisation personnelle s’expliquent par un « défaut de note », de la même manière que la plupart des problèmes d’organisation d’équipe s’expliquent par un « défaut de communication ».
On se fait remonter les bretelles une fois.. La deuxième fois on pense à prendre un cahier et un stylo 😉
Thomas Tourlourat
Un billet intéressant, sur le même thème, trouvé sur le blog de Christian Roy : Si vous l’avez pas écrit, ça n’est pas arrivé