Je suis régulièrement sidéré en voyant le nombre de personnes qui sont incapables d’expliquer simplement les idées qu’ils ont dans la tête. C’est vrai de manière générale, mais c’est encore pire quand ça concerne le domaine technique.
Dans le même domaine, je parlais dans un précédent billet de l’Elevator Pitch, la notion qui pousse à synthétiser n’importe quelle idée de manière à pouvoir en expliquer les grandes lignes en moins d’une minute.
Je comprends tout à fait que certaines personnes ne possèdent pas les talents d’orateur qui leur permettraient de faire passer leurs idées de manière fluide. Mais il existe un moyen tout simple pour y arriver : un papier et un crayon.
Quand un concept est difficile à expliquer, quand un cheminement intellectuel est complexe à suivre, quand le nombre d’interactions dépasse la mémoire immédiate, il faut avoir le réflexe de faire un dessin. Un schéma rend tout de suite les choses plus claires, plus évidentes.
Et pourtant, j’enrage de voir tous ces informaticiens qui sont incapables de représenter une architecture logicielle, simplement en dessinant des boîtes et des flèches. Je ne comprends pas ces administrateurs systèmes qui ne peuvent pas faire, à main levée, un schéma du réseau qu’ils administrent quotidiennement. Je fuis les entrepreneurs qui ne peuvent pas me faire comprendre l’originalité de leur idée en seulement 3 minutes et quelques croquis.
Pourquoi un dessin ?
Faire un dessin présente plusieurs avantages.
- La concision. On s’endort devant une présentation pendant laquelle l’orateur fait des phrases à rallonge. Un bon schéma est rapide à comprendre et facile à interpréter.
- L’universalité. D’une entreprise à l’autre, d’une technologie à l’autre, des vocabulaires spécifiques se créent naturellement. Il est facile de l’oublier et d’utiliser des mots incompréhensibles pour ceux qui nous écoutent. Un dessin incite à prendre de la distance vis-à-vis des termes métier, et force à employer des concepts plus généraux. Idéalement, un bon schéma pourrait se passer de texte ; quand la barrière de la langue elle-même est dépassée, l’accès à l’information est évident.
- La progressivité. Un schéma n’est pas une œuvre figée dans le temps. Quand on dessine sous les yeux de quelqu’un, on aide cette personne à découvrir des concepts, et à les associer ensemble de manière logique. On lui raconte une histoire, on lui fait suivre le chemin que l’on souhaite, et qui conduit à la compréhension globale du concept exposé.
Les outils nécessaires.
Physiquement, un schéma se fait avec n’importe quoi. Au dos d’une carte de visite, en utilisant le stylo de la serveuse du restaurant. Sur du papier de brouillon, avec la plume hors de prix de votre interlocuteur. Avec un feutre effaçable, sur le miroir d’un ascenseur. Dans une présentation « PowerPoint »… Un schéma très simple peut même être fait du bout du doigt, dans les airs.